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12/06/13- Aux origines de la Conférence « de Bilderberg » (1ère partie) (Bilderberg)

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pargbaumansmercredi 13 juin 2012

Aux origines de la Conférence « de Bilderberg » (1ère partie)

Du 31 mai au 3 juin 2012 s’est tenue à l’hôtel Westfields Marriott de Chantilly (Virginie, Etats-Unis), à une quarantaine de kilomètres de la Maison Blanche et à mi-chemin entre le Dulles International Airport et le siège central de la CIA à Langley, la Conférence annuelle « de Bilderberg ». C’est sous la nouvelle présidence du Français Henri de Castries (Président du Directoire du groupe AXA) et avec la discrétion qui caractérise son organisation et la tenue de ses débats que cette rencontre a réuni cette année encore un peu plus de 145 participants parmi lesquelles MM Josef Ackermann (Chairman de la Deutsche Bank AG), Kenneth Clarke (Membre du Parlement Britannique et Ministre de la Justice), Peter D. Sutherland (Chairman de la banque Goldman Sachs International) ou encore M Henry A. Kissinger, participant de longue date de ces rencontres. A l’occasion de cette soixantième Conférence et pour mieux cerner la nature et les objectifs de celle-ci, remontons le temps jusqu’en mai 1954, moment où eut lieu la première Conférence dite « de Bilderberg ».

JOSEF RETINGER, ARCHITECTE DU « GROUPE DE BILDERBERG »

Intéressons nous tout d’abord à la personnalité de celui que tous, conformément au mots de C. D. Jackson (Général Américain, expert de la Guerre Psychologique ayant servi au Strategic Services durant la Seconde Guerre Mondiale puis devenu Assistant Spécial du Président Eisenhower), considéraient comme « une sorte d’éminence grise de l'Europe » et qui, par son action de père fondateur et de Secrétaire du groupe « de Bilderberg », réussit dans l’après-guerre à fédérer autour de l’idée d’une unification européenne dans le cadre du Traité de l’Alliance Atlantique des personnalités parmi les plus influentes de son temps, tant européennes qu’américaines.

Né le 17 avril 1888 à Cracovie, dans la Pologne autrichienne, Josef Hieronimus Retinger part en 1906 faire ses études à Paris où, fréquentant de nombreux salons et cafés littéraires français, il fera la rencontre d’André Gide, de Giraudoux, de François Mauriac, de Maurice Ravel , ou encore du Marquis Boni de Castellane.

Dès 1917, Josef Retinger s'intéresse activement à la question européenne, nourrissant ses réflexions des théories des fédéralistes britanniques, propagateurs et ardents défenseurs notamment de l’idée d’un gouvernement mondial. Patriote dans l’âme, Retinger s'attachera également à promouvoir, dans une optique fédéraliste, les intérêts de son pays natal, la Pologne, celui-ci étant alors pris en étau entre la Russie et l'Allemagne.

Vers la fin de la Première Guerre Mondiale, ses machinations pour une Pologne libre ayant toutefois fini de le rendre indésirable aux yeux de tous, sa tête sera rapidement mise à prix par les Puissances Centrales et les Alliés lui interdiront l’accès à leur sol. Exilé aux Etats-Unis, il sera jeté pour un temps en prison.

Revenu de ces aventures, Retinger sera durant la Seconde Guerre Mondiale étroitement associé avec le Chef du Gouvernement Polonais en exil, le Général Wladyslaw E. Sikorski et sera notamment l’inspirateur, en 1943, du Comité Interallié des Ministres des Affaires Etrangères à Londres.

A la fin du terrible conflit mondial, peu avant qu’il ne fonde avec son ami M Paul Van Zeeland (Homme d’Etat et ex-Premier Ministre Belge) la Ligue Européenne de Coopération Economique et ne devienne, suite au Congrès de La Haye qu’il co-organisa, Secrétaire du Mouvement Européen et du Comité International de Coordination des Mouvements pour l'Unité Européenne, Josef Retinger tint un discours au Royal Institute of International Affairs le 7 mai 1946 à Londres qui restera dans les annales pour avoir été, dans l’après-guerre, l'un des tous premiers appels en faveur de l'unification politique du Vieux Continent.

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Le 9 décembre 1948, une délégation du Mouvement Européen se rend au quai d’Orsay, à Paris, pour remettre au comité d’étude pour l’Union Européenne créée par les cinq Etats signataires du Traité de Bruxelles un projet d’Assemblée européenne

Le 9 décembre 1948, une délégation du Mouvement Européen se rend au Quai d'Orsay, à Paris, pour remettre au comité d'étude pour l'Union européenne créé par les cinq États signataires du Traité de Bruxelles un projet d'Assemblée européenne. De g. à dr. : Francis Leenhardt (ancien résistant et Député Français), Étienne de la Vallée Poussin (Sénateur Belge et membre de l’Assemblée Consultative du Conseil de l’Europe), Duncan Sandys (gendre de Sir Winston Churchill, Député Britannique puis Ministre d’Etat) , Robert Bichet (Parlementaire Français, Président du Conseil Supérieur du Pétrole et Vice-Président de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe), Joseph Retinger, Raoul Dautry (Ministre d’Etat Français et Administrateur Général du Comissariat à l’Energie Atomique) et Henri Brugmans (Président Exécutif de l'Union Européenne des Fédéralistes). 

LA METHODE RETINGER

Durant la première partie de l’année 1952, Josef Retinger consulta un certain nombre de ses amis, parmi lesquels MM Paul van Zeeland et Paul Rykens (à l’époque Président du groupe Unilever), et réussit grâce à ces nombreux contacts liés durant la Seconde Guerre Mondiale à réunir un groupe de personnes, parmi les hommes les plus influents dans leurs domaines respectifs et à les amener à prendre un intérêt actif dans ses projets.

La principale difficulté de cette tâche était, selon Retinger, de trouver les personnes les plus appropriées pour jouer un rôle de premier plan.

En mai, le Dr Paul Rykens introduisit Retinger auprès du Prince Bernhard des Pays-Bas. Au cours de leur premier entretien, celui-ci se montra à la fois sympathique et intrigué à l’égard du projet. Josef Retinger pensa au rôle que pourrait jouer le Prince, qu’il avait rencontré brièvement durant la guerre et au Congrès de la Haye en 1948. Celui-ci, fervent défenseur de la cause de l’unité européenne, s’intéressait à la politique et accepta de se joindre à MM van Zeeland et Rykens.

Le groupe s’élargi rapidement et fut rapidement rejoint par M Alcide de Gasperi (Président du Conseil et fondateur du parti Democrazia Cristiana) et l'Ambassadeur Pietro Quaroni pour l'Italie, M Hugh Gaitskell (à l’époque leader du Labour Party) et Sir Colin Gubbins (ex-Chef du Special Operations Executive) pour la Grande-Bretagne, MM Antoine Pinay (Président du Conseil) et Guy Mollet (ex-Ministre d’Etat, devenu chef de fil de l’opposition) pour la France, M Max Brauer (Maire de Hambourg) et le Dr Rudolf Mueller (avocat d’affaires et ancien président de la German Economic Administration de la zone anglaise pour l'Allemagne), MM Panagiotis Pipinelis (Représentant Permanent pour la Grèce auprès de l’OTAN) et M Ole Bjorn Kraft (Ministre des Affaires Etrangères) pour le Danemark.

Une première réunion fut ainsi organisée à Paris le 25 Septembre 1952 et les participants y convînrent de l’urgence d’agir afin d’améliorer les relations entre alliés européens et américains.

Des années plus tard, l'ambassadeur Quaroni, décrira ainsi cette réunion : « Je me souviens de la première réunion à laquelle j'ai été invité. Nous avons été pressés autour d'une très grande table dans une petite pièce. Nous nous sommes accordés sur le principe, mais ne savions pas comment exécuter, organiser les choses, comment trouver les moyens. Rien n'était clair. Des suggestions jaillirent de la bouche de Retinger comme des rafales de mitrailleuses. Elles n'étaient pas toutes excellentes, il est vrai, mais quand l’une d’elles était réfutée, il en tirait dix de plus de sa manche. Il était probablement le seul parmi nous qui ait jamais vraiment étudié la question des deux côtés de l'Atlantique et qui avait des idées précises sur le sujet ».

Après la réussite de cette première réunion, le « groupe » se consacrera durant l’année 1953 à l’établissement de nouveaux contacts ainsi qu’à des consultations, ponctuées d’une série d’autres réunions ainsi que deux visites aux Etats-Unis où, en raison de l’agenda politique (les élections présidentielles s’étant déroulées le 4 novembre 1952), et selon Retinger, « les choses avaient été un peu plus lentes à démarrer ». Un groupe américain fut alors créé et, rapidement, se réunit sous la présidence M John Coleman (Président de la Société Burroughs), assisté par M Joseph Johnson (Directeur de la Fondation Carnegie).

 

LE GROUPE SE MET AU TRAVAIL

 Ainsi constitué, le groupe réuni autour de Josef Retinger se mit rapidement au travail et dès la fin du mois de janvier 1954, celui-ci s’attela, sur base des notes de MM Gaitskell, Rykens, van Zeeland, du Dr Mueller et de l’Ambassadeur Quaroni, à la rédaction d’un premier rapport relatif aux relations entre l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique.

 Les 7 et 8 février, le « groupe » se réunit de nouveau à Paris, au 12bis Rue Christophe Colomb (8ème arr.), dans l’appartement de M. Kajetan Morawski (ami de Retinger et militant pro-européen, surnommé « Le légendaire ambassadeur de la Pologne libre », il fut l’un des partisans « d’une Europe cuisinée à la française »).

La réunion commença le dimanche 7 février à 16h30, les participants travaillèrent jusqu’à l’heure du dîner et reprirent leurs travaux le lendemain dès 9h30 jusqu’au soir, ne s’arrêtant à peine que pour prendre un déjeuner à la fourchette offert par leur hôte.

 Le 25 février, une réunion du groupe adopta à l’unanimité la version finale du rapport dont, comme il avait été convenu et afin d’éliminer d’avance toute zone de friction côté européen, la note contenant certaines critiques émises par les Américains ne serait transmise qu’à ces derniers.

 

L’ARAIGNEE TISSE SA TOILE

Durant les mois de mars, avril et jusqu’à la première conférence qui se tiendra fin mai, Josef Retinger va multiplier les contacts et les échanges avec les différents membres du groupe afin de s’assurer du bon déroulement du recrutement des personnalités à inviter lors de celle-ci.

Début mars il rencontre M Harold Macmillan (Ministre d’Etat Britannique dans les cabinets Eden et Churchill) avant d’aller à Paris s’entretenir avec MM Antoine Pinay et Guy Mollet.

Le 28 mars il arrive à Bruxelles pour assister à la réunion du Bureau Exécutif du Mouvement Européen où il s’entretiendra notamment avec M Paul-Henri Spaak (ancien Ministre d’Etat Belge, Président du Mouvement Européen et premier Président de l’Assemblée Générale de l’O.N.U.) et Sir Winston Churchill.

Le 13 avril, S.A.R. le Prince Bernhard des Pays-Bas lui rend visite à Londres afin de lui assurer que « tout est bien en mains pour la conférence Europe-Amérique. »

Début mai, les cartons d’invitations, à en-tête du Palais de Soestdijk et signés de la main du Prince, sont imprimés et envoyés personnellement à la septantaine d’invités qui participeront à cette première conférence.

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Il y a 3 mois - 2 minutes

Le buzz venait de Richmond (en Virginie)

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Le Prince et Retinger se reverront le 15 mai afin de parler des derniers arrangements à prendre avant que celui-ci ne se rende le lendemain à Bruxelles dans l’intention d’en référer à Paul van Zeeland, à qui il écrira pas moins d’une dizaine de lettres durant cette période.

 

SHOW MUST GO ON…

Cette première conférence se tint donc à l’Hôtel Bilderberg d’Oosterbeek, près d'Arnhem, dans les hautes terres boisées de l'Est des Pays-Bas, les 29, 30 et 31 mai 1954.

Elle réunit un groupe d'hommes d'Etat éminents, de financiers, d’industriels et d’intellectuels des principales nations d'Europe et des Etats-Unis d’Amérique pour la conférence internationalle la plus inhabituelle jamais tenue jusque-là.

Le samedi 29 mai à 10 heures, S.A.R. le Prince Bernhard des Pays-Bas ouvrit cette première journée de rencontre en remerciant tous les participants d’avoir bien voulu répondre à son invitation ainsi que de leur présence à cette conférence qui devrait « permettre un libre échange de vues sur le développement des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés de l’Europe Occidentale. »

Dans son discours inaugural, le Prince enjoignit ceux-ci à garder à l’esprit les points suivants :

· « Etant donné que les pays libres de l’Europe, les Etats-Unis et le Canada doivent agir comme une unité, ils devront s’efforcer de penser de même » (nous soulignons) ;

· « Il s’agit d’un processus à long terme. Mais entretemps, nous devons nous efforcer d’éliminer les frictions et les malentendus qui existent dans le monde occidental » (nous soulignons) ;

· « Les peuples de l’Occident doivent devenir plus conscients de leur res