La Mondialisation et les complexes militaro-industriel-agro-pharmaceutiques

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"Le Monde selon Monsanto" (Monsanto)

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-monde-selon-monsanto-37003 
arplutonjeudi 6 mars 2008 

"Le Monde selon Monsanto"

Monsanto, multinationale américaine née en 1901 à Saint-Louis (Missouri, Etats-Unis), initialement spécialisée dans l’industrie chimique, est devenue en un peu plus d’un siècle le leader mondial des biotechnologies, en particulier sur le marché des organismes génétiquement modifiés. Sur le site de la firme Monsanto, le slogan "Nourriture, santé, espoir" promet une agriculture durable, aux rendements supérieurs, respectueuse de l’environnement. Journaliste d’investigation chevronnée, couronnée du prix Albert-Londres en 1995, Marie-Monique Robin a décidé de juger sur pièces en dirigeant sa propre enquête et en explorant le passé de l’entreprise, ce qui l’a menée en Europe, en Asie et en Amérique. Annales d’une enquête passionnante, qui a abouti à la publication d’un ouvrage à paraître le 6 mars 2008 (Le Monde selon Monsanto. De la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien. Coédition Arte éditions/La Découverte), ainsi qu’à la production du documentaire "Le Monde selon Monsanto" qui sera diffusé ce mardi 11 mars 2008 à 21 heures sur la chaîne Arte (http://www.arte.tv/fr/connaissance-... À ne rater sous aucun prétexte si vous voulez en savoir plus !

(Extrait du site Arte) "Avec 17 500 salariés, un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars en 2006 et une implantation dans quarante-six pays, Monsanto représente le leader mondial des OGM, mais aussi l’une des entreprises les plus controversées de l’histoire industrielle. Production de PCB (polychlorobiphényles, vendus en France sous le nom de pyralène), de polystyrène, d’herbicides dévastateurs (comme l’agent orange pendant la guerre du Vietnam) ou d’hormones de croissance bovine et laitière (interdites en Europe) : depuis sa création, en 1901, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits. Pourtant, aujourd’hui, Monsanto se présente comme une entreprise des ’sciences de la vie’, récemment convertie aux vertus du développement durable. Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, conçues notamment pour résister aux épandages de Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde, elle prétend vouloir faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l’humanité.

Qu’en est-il exactement ? Quels sont les objectifs de cette entreprise, qui, après avoir longtemps négligé les impacts écologiques et humains de ses activités, s’intéresse tout à coup au problème de la faim dans le monde au point de se donner des allures d’organisation humanitaire ?"

L’enquête approfondie de Marie-Monique Robin fait surgir des problématiques qui dépassent de loin la simple question des OGM. Notons au passage que cette question est en réalité particulièrement complexe et déclenche, du côté des pro comme du côté des anti-OGM, de vives polémiques partisanes où s’entremêlent convictions personnelles, conflits d’intérêts économiques et politiques, et interprétations parfois tendancieuses des différentes études scientifiques qui ont pu être menées sur le sujet.

L’une des questions de fond soulevées par cette enquête s’adresse à la définition de la limite qui sépare le pouvoir économique, le pouvoir politique et le discours scientifique. En effet les investigations menées par Marie-Monique Robin amènent de sérieux éléments concrets qui confirment que le discours scientifique n’est pas toujours aussi objectif qu’il devrait l’être dans un monde idéal, et qu’il est malheureusement parfois nuancé voire déformé en fonction d’impératifs politiques et économiques. L’existence de ces regrettables influences est toutefois loin d’être une découverte, comme le montre par exemple l’historique des différentes études scientifiques menées sur les effets du tabac sur la santé, qui ont souvent été entravées par une subjectivité plus économique que scientifique.

Cette enquête soulève également la question de la manipulation et de la rétention de l’information au sein des entreprises en général, et des grandes multinationales en particulier. Le décalage est parfois immense entre les informations qui naviguent en circuit fermé dans l’entreprise et celles qui sont communiquées au grand public. Il peut arriver que l’entreprise se retrouve face un dilemme, avec d’un côté la perspective de livrer des informations qui pourraient gravement compromettre sa pérennité économique, et de l’autre la possibilité de cacher ces informations tout en mettant gravement en danger la santé des personnes qui utilisent quotidiennement les produits de l’entreprise. Et l’exemple de l’industrie du tabac aussi bien que celui détaillé dans l’enquête de Marie-Monique Robin montrent que la compartimentation de l’information est dans certains cas entièrement volontaire, l’entreprise faisant délibérément le choix de ne pas informer ou même de mésinformer ses clients quant aux dangers qu’ils encourent en utilisant ses produits.

En tant que consommateurs, tous autant que nous sommes, il est donc de notre devoir de conserver un regard critique et d’aller soigneusement chercher les informations sur les produits alimentaires et non alimentaires que nous utilisons dans notre vie de tous les jours. La réalité est souvent légèrement différente de la représentation que nous en avons, et par moments elle peut même se révéler radicalement opposée, pour le meilleur et pour le pire.

Les réactions les plus appréciées

  •  votes : 17 
    Par karquen (xxx.xxx.xxx.64) 6 mars 2008 16:10
    karquen

    Oui cet un bon article.

    Monsanto est à l’origine de la maladie Orange en asie, du au produits à base de toxine diffusés abondamment sur les forêts et la population.

    Aujourd’hui Monsanto se comporte comme une entreprise - quasi faschiste - (d’accord avec Serge) n’hésitant pas à diffuser les OGM sans reculs necessaires pour en concevoir les dangers sur les populations. De même, l’idée d’acheter chaque année des graines à planter - dont Monsanto est la seule entreprise mondiale - poussera sans contestes à une "guerre economique" contre les exploitants qui choisiront le bio... la redevance sur le bio n’est pas loin en effet... Je finirai par le risque de contamination des plantes bio par les OGM : une contamination du maïs normal par une plantation de maïs OGM à quelques kilomètres est considéré comme du vol par Monsanto !La firme engage des poursuites judiciaires, force l’exploitant à utiliser des OGM sinon elle le coule via des procédures judiciaires coûteuses et des amendes exorbitantes... 

    Est-ce une pratique commerciale ou un crime contre l’humanité au vu des risques potentiels ?

  •  votes : 16 
    Par Le Moralisateur Moustachu Masqué (xxx.xxx.xxx.165) 6 mars 2008 13:18
    Le Moralisateur Moustachu Masqué

    Le véritable problème avec les OGM n’est pas qu’il so(ie)nt nocifs pour la santé, c’est qu’il enferme le producteur de nourriture (une des rares activités nécessaires de notre société) dans un système où il est obligé d’acheter ses semences, ou de payer si sont champs est pollué et d’acheter les "procuits" nécessaires au bon fonctionnement de cette technologie : l’acte de produire de la nourriture déjà difficile du fait de l’inégale répartition des terres entre les humains, serait en plus soumis au bon vouloir de quelques firmes : IN-AD-MIS-SI-BLE

     

  •  votes : 14 
    Par Serge (xxx.xxx.xxx.125) 6 mars 2008 15:55

    Monsanto revendique le droit à la liberté scientifique et économique, mais refuse cette liberté aux petits exploitants. Elle a voulu labelliser le porc pour obliger les agriculteurs à lui payer des droits :

    « Montréal, le 14 février 2007 — Géant mondial du marché des semences qu’elle a largement converti à ses produits modifiés génétiquement, la multinationale Monsanto tente maintenant d’obtenir des autorités américaines un brevet sur des séquences d’ADN de porcs désirables pour l’élevage qu’elle a décodées. Si cette demande est agréée, des animaux qui sont largement présents dans la nature seront assimilés à la propriété intellectuelle de Monsanto. Les éleveurs du monde entier pourraient donc, dans un avenir pas trop lointain, être obligés de verser des redevances à l’entreprise pour des animaux conçus tout à fait naturellement. »

    Monsanto et son éthique quasi fasciste, illustre les dérives de ce faux libéralisme transformé en néo féodalisme.

    D’ailleurs cette firme abjecte m’évoque Blade Runner, je crois qu’on est en plein dans la SF du regretté Philip K Dick

  •  votes : 11 
    Par clairette (xxx.xxx.xxx.3) 6 mars 2008 14:02

    @ l’auteur :

    J’ai eu la chance de voir ce film avec débat, en avant-première à Poitiers le 21 février dernier, avec Marie-Monique Robin et la directrice des documentaires d’Arté !

    Merci pour votre article !

    Aux amis d’Agoravox :

    on ne peut pas dire plus et mieux : il faut voir absolument ce documentaire, quelle que soit votre opinion sur les OGM, ou même si vous n’en avez aucune... ça aide à réfléchir !

    Rendez-vous le lendemain, 12 mars pour avoir vos impressions !

    J’apprends que Marie-Monique Robin ferait l’objet de menaces... souhaitons que la projection prévue ne soit pas annulée ?

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